Mai 68, une véritable surprise ?

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Paris mai 68. 250 Photographien Museum des 20 Jahrhunderts Schweizergarten Wien III. 28 September bis 16 Oktober 1968, ©BnF

Les événements de "Mai 68", survenus du 3 mai au 30 juin 1968, sont le résultat de la superposition d'une révolte étudiante et d'une grève générale menée notamment par une grande majorité de salariés. Après les accords de Grenelle signés le 27 mai 1968, le mouvement protestataire s'essoufle jusqu'à disparaître courant juin. A court terme, le mouvement se conclut le 30 juin 1968 par une large victoire aux élections législatives du mouvement gaulliste.

Ce mouvement protestataire, par sa forme brusque, voire brutale, semble s'être auto-généré. Il n'apparaît pas comme la manifestation finale d'une lente gestation. Ce sont souvent la surprise et l'incompréhension qui dominent parmi les témoignages recueillis auprès des hauts fonctionnaires du Ministère des Finances. Les revendications leur apparaissent nouvelles.

"Ca a surpris tout le monde."

François Garnier, inspecteur des Finances de première classe et, en 1968, secrétaire général de "Au-Printemps (Laguionie et Cie)", témoigne du sentiment général de surprise lors des premiers événements de Mai 68 lorsqu'il était président-directeur général d'Au Printemps-Nation et Au Printemps Parly-2.

"Michel Debré était très préoccupé par l'Education Nationale"

Pierre Cortesse, à l'époque administrateur civil et directeur du cabinet du secrétaire d'Etat à l'économie et aux Finances, Robert Boulin, s'il est surpris lui-même, il tend à penser que ce n'est pas le cas de tous et notamment pas celui de Michel Debré, le ministre des Finances d'alors.

Quelques témoins, néanmoins, semblent avoir pressenti un phénomène de grogne. Certains croient même voir dans certaines affaires les prémices de Mai 68.

"On s'y attendait pas du tout. Et on s'y attendait en même temps."

Francis Raison, président de la chambre honoraire à la Cour des Compte, pense voir dans l'Affaire Langlois, les prémices de Mai 68.

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"Ca va craquer"

Pierre Fromaget, qui témoigne (cas rare !) avec son épouse, avait pressenti un an auparavant un phénomène de grogne dans la société.